Phaenomenon

Exposition personnelle de Rebecca Brueder

Rebecca Brueder, "L'avalanche de Dajana", 2024
 

Vernissage le jeudi 13 juin de 18h à 22h

Calendrier

Du 14 juin au 27 juillet 2024

Les œuvres de Rebecca Brueder racontent des histoires, celles rapportées par des femmes et des hommes qui ont vu la manifestation du vivant dans l’univers minéral : les pierres, les parois rocheuses vertigineuses, les éboulements, les éruptions volcaniques, les fumées sous-marines, les tornades… 

Elles racontent aussi d’autres histoires, plus mystérieuses,  découvertes au fil des médias comme celle de ces pierres qui avancent chaque nuit dans la Vallée de la Mort aux États-Unis, celle des pierres transformées par le choc d’un corps céleste, ou encore celle de Popigaï, en Russie, le plus grand gisement de diamants au monde. Parfois même, l’artiste s’arrête sur l’ardeur des hommes à tenter de domestiquer, voire de défier la roche, de creuser ou d’escalader la surface de la planète, comme les alpinistes de l’Everest ou les spéléologues de l’extrême. 

Les explications scientifiques et rationnelles n’intéressent pas Rebecca Brueder, seul compte le fait extraordinaire et l’idée que ces pierres, ces nuages, ce vent, paraissent un corps vivant. Ces phénomènes, manifestations d’une planète qui respire, gronde, esquisse un mouvement dès que l’on tourne le dos, ou entre frontalement en fureur sans se soucier de la présence humaine, nous sont donnés à voir à travers le prisme du dessin, de l’installation ou de la sculpture. 

Dans ces dessins notamment, Rebecca Brueder prend le contrepied de son sujet. De la violence d’une éruption volcanique ou d’une tornade américaine prise en photographie par des témoins ébahis, elle ne gardera que les valeurs de gris grâce à un protocole toujours identique : redessiner l’image point par point au feutre Pigma 003.

Il lui faudra ainsi plus de 200 heures de travail pour réaliser ses plus grands dessins, la série  des volcans dont elle réalise chaque année depuis 2020 la première éruption médiatisée de la planète. La même patience, la même lenteur, s’avère nécessaire pour assembler les milliers de morceaux de verre Securit brisé qui constituent la série des « Impactites », ces pierres terrestres dont la nature a été modifiée par la chute d’une météorite. 

Rebecca Brueder oppose ainsi à la fureur des éléments la lenteur de la création artistique. Elle fige le temps et l’entropie inexorable de la croute terrestre en des objets de contemplation dont la ténacité dans l’exécution nous ébahit à notre tour.

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