Ce rouge-là,
c'est un feu sur une plage

Exposition personnelle de Gaël Darras

Du 25 avril au 14 juin 2025

Calendrier

Vernissage le 24 avril de 18h à 21h
Gaël Darras "Asterion 3"
Gaël Darras - Assada III

Liste des oeuvres exposées

 Gaël Darras est un architecte du dessin. Il construit à l’aquarelle des images mentales inventées par lui. La brique y est omniprésente et lui permet, à différentes échelles, de répéter un principe modulaire qui relève du fragment et de la matrice. Sous son pinceau naissent des espaces architecturés, des murs, des motifs, des illusions d’optique… qui peuvent rappeler une antiquité lointaine autant qu’ils évoquent nos maçonneries contemporaines.

Une symbolique héritée des  enlumineurs

Pour créer ces images intemporelles, l’artiste utilise les outils communs à l’architecte et au peintre (perspective cavalière, point de fuite, règle, compas, équerre) et s’intéresse à différentes traditions et techniques de composition de l’image. Il puise notamment certains de ses motifs dans la géométrie symbolique héritée des enlumineurs du Moyen-Âge (proportions dorées, rectangles dynamiques, polygones, etc) et dans l’histoire de la fresque, depuis les villas pompéiennes aux chapelles des primitifs italiens. 

L’utilisation systématique de l’oxyde de fer comme pigment (celui-là même qui donne sa couleur rouge à la brique) déploie un univers monochrome et contemplatif où chaque brique, chaque dessin vibre d’une densité particulière. 

Un monument incommensurable

Pour sa nouvelle exposition personnelle à la Galerie Robet Dantec, l’artiste a cassé ses propres codes pour laisser l’invention de la forme trouver sa voie sur le papier. Contre toute attente, les lignes s’arrondissent, les murs perdent leur rigidité. Dans ses tout derniers dessins, il laisse la « chose mentale » s’aventurer du côté de la forme molle, souple, qui donne naissance à de nouveaux espaces, presque organiques, dont on peut se demander s’ils appartiennent à une construction utopique ou à un être vivant. Pour l’artiste qui se dit « imagier », la question est sans intérêt. 

Ce qui semble primer réside dans l’accumulation, les cadrages resserrés qui alternent avec les vues d’ensemble, les images qui se découpent et s’assemblent en polyptyques. Au spectateur de faire son propre chemin et de suivre du regard les passages tracés pour nos yeux par l’artiste. 

De ce chemin, on pourrait croire qu’il nous mènera au sommet jamais atteint d’un monument incommensurable dont Gaël Darras ne dessine que des fragments, et rêver d’embrasser d’un seul regard le monde. 

 

Titre de l’exposition tiré du livre « La patience des traces », de Jeanne Benameur. Ed. Actes Sud

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