À travers l’Éden
Charles Coturel – Yu Jen-chih
Charles Coturel, “Les invasives”, 2024. Lithographie et crayon de couleur, 45 x 60 cm
Yu Jen-chih, “Réminiscence II”, 2024. Technique mixte sur papier, 110 x 75 cm
Charles Coturel est diplômé de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Angers. En 2014, il arrive finaliste du FID Prize (Concours international de dessin) et en 2015, il reçoit le Prix des arts visuels de la Ville de Nantes. Il a fait l’objet d’une grande exposition personnelle en 2022 au Centre culturel La Ferme des Tilleuls à Lausanne (CH).
Yu Jen-chih a étudié les Beaux-Arts à l’Université de Tunghai (Taïwan) et le cinéma à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est l’auteur de dossiers littéraires en collaboration directe avec Milan Kundera, Carlos Fuentes, Fernando Arrabal et Massimo Rizzante, et de portraits écrits d’artistes (Mikhaïl Kobakhidzé, Amos Gitai, Patricia Erbelding, Tony Soulié…). Il est représenté à Hong-Kong par la Galerie Alsane Fine Art.
« À travers l’Eden, ils cheminent seuls […] ». Cette citation du poème épique de John Milton « Le Paradis perdu » a inspiré le titre de cette exposition qui réunit en duo les artistes Charles Coturel (France) et Yu Jen-chih (Taïwan).
Charles Coturel dessine des fleurs et des plantes à la beauté exubérante, parfois mal aimées comme ces plantes invasives venues d’ailleurs, objets de campagnes d’éradication. En parallèle, il répertorie d’étranges végétaux colorés imaginés par l’homme pour l’industrie du cinéma ou du tourisme des parcs à thème, plantes factices qui composent un nouvel Eden. La vivacité des teintes ou encore l’aspect pictorialiste du grain des dessins ajoutent à l’ambivalence d’un propos qui questionne notre rapport à la nature et au paysage. Ce même sentiment se révèle dans ses dessins au fusain de bonsaïs, ou plus récemment ses peintures sur toile à l’acrylique, à l’aquarelle et au pastel sec, de plantes élevées en serre parce qu’inadaptées sous nos latitudes .
Peintre et graveur, Yu Jen-chih est un artiste taïwanais, également critique d’art pour des revues et journaux en France, à Taïwan, à Hong Kong et en Chine. Grand mélomane, son oeuvre titanesque (ainsi que le décrit le poète Fernando Arrabal) prend sa source dans la littérature, la poésie, le cinéma, la musique… Il explore ainsi le langage poétique et esthétique de la fleur et de son paysage, en particulier l’Hortensia qu’il dessine, peint et grave. Dans ses dernières grandes toiles à l’huile, il transcende leur beauté en de grandes vagues expressives d’où se dégagent à la fois une impression de puissance et de sensualité. La grande peinture en diptyque, réalisée spécialement pour l’exposition, se veut un hommage à Cy Twombly.