Gaël Darras, Arthur Lambert
Biographie des artistes
Gaël Darras (Né en 1990) vit et travaille à Escamp (Lot). Il est diplômé de l’École Supérieure des Beaux Arts de Nantes Métropole (DNSEP) et a suivi une formation d’enluminure auprès du Maître enlumineur Jean-Luc Leguay qui dirige le Centre international des traditions de l’image de lumières (CITIL) à Paris. Il est représenté par la Galerie Robet Dantec à Belfort qui lui consacre sa première exposition personnelle en galerie en 2021. Il est régulièrement invité pour des expositions collectives et personnelles dans des lieux d’art contemporain.
Arthur Lambert (né en 1979) vit et travaille à Landerneau (Finistère). Il est diplômé de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Angers (DNSEP) avec les félicitations du jury. En 2015, il remporte le Prix spécial du jury du 60ème Salon de Montrouge. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions et notamment au Musée d’art concret de Mouans Sartoux, au Palais de Tokyo, ou encore au FRAC Pays de Loire (Edition d’un catalogue de son exposition personnelle).
Concret, tel est le terme qui vient à l’esprit pour définir le travail des artistes Gaël Darras et Arthur Lambert dont les oeuvres construites, basées sur les lignes, les surfaces et les couleurs, suivent un principe géométrique. Mais cet art construit se veut aussi l’expression, par le dessin et la couleur, des fondements de mondes ici réinventés en un univers pictural riche d’une grande esthétique.
Ainsi, Arthur Lambert met en lumière des états transformés de la nature et de l’être. Dans une incessante quête qui convoque tour à tour la pensée et la matière, il invite chacun à un voyage fantastique au sein de son language codé et secret.
Peintre ayant collaboré avec l’artiste écossais Richard Wright (Prix Turner 2009), il reporte progressivement son attention sur l’aquarelle et sur la disparition/dissolution de la figure humaine. De la peinture, il en retient le goût pour la couleur, la vibration des lignes et des formes, faisant intervenir de plus en plus la dimension abstraite et optique de ses oeuvres. L’usage du papier lui permet d’affirmer la matérialité du dessin en permutant, de temps en temps, les différentes techniques et supports : gouache, feuille d’or, peinture sur photographie, papier japonais.
Exigeant une grande concentration dans la réalisation, ses oeuvres font appel à des techniques tant anciennes qu’actuelles afin de créer une architecture sensible et structurée à partir du nombre d’or.
Chacun est invité à déchiffrer cette musicalité formelle afin d’éprouver les contours de ces paysages intérieurs.
À partir du motif de la brique, unité inlassablement répétée, Gaël Darras construit à l’aquarelle des espaces architecturés au style minimaliste. Ses bâtiments, désinvestis de toute fonctionnalité, sont dénués de contextualisation spatiale et de marqueur temporel précis – ils nous portent vers une antiquité lointaine autant qu’ils évoquent nos maçonneries contemporaines. Ces constructions ne s’habitent pas, ne se pénètrent pas : ce sont des murs. Ils montrent autant qu’ils dissimulent, poussent le regard à chercher au-delà. Leurs frontières nous renvoient à notre intimité, tels des “temples intérieurs” dont la porte d’entrée est gardée secrète.
Gaël Darras fabrique lui même ses aquarelles. L’utilisation de l’oxyde de fer comme pigment (celui-là même qui donne sa couleur rouge à la brique) déploie un univers monochrome et contemplatif où chaque brique vibre d’une densité particulière. Gaël Darras use d’outils communs à l’architecte et au peintre (perspective cavalière, point de fuite, règle, compas, équerre) et s’intéresse à différentes traditions et techniques de composition de l’image. Il puise notamment dans la géométrie symbolique héritée des enlumineurs du Moyen Âge (proportions dorées, rectangles dynamiques, polygones, etc…) et dans l’histoire de la fresque, depuis les villas pompéiennes aux chapelles des primitifs italiens. Comme poussé par une réécriture continue du mythe de Babel, Gaël Darras, dans une constante répétition du geste, du motif et du sujet, semble explorer les contours d’un seul et même monument imaginaire et fantastique.