Comment regarderions-nous aujourd’hui la montagne Sainte-Victoire si Cézanne ne l’avait pas
peint ? Ou plutôt s’il n’en avait pas inventé le paysage ?
Depuis des siècles, les artistes forgent notre regard et témoignent encore aujourd’hui de l’importance de ce genre dans la perception de notre environnement.
Les quatre artistes réunis à la Galerie Robet-Dantec dans l’exposition « Points de vue » viennent entériner cette idée. Quatre « Points de vue » esthétiques à découvrir à Belfort dès le 28 janvier !
Ugo Arsac
Vit et travaille à Marseille, Ugo Arsac est diplômé des Beaux-Arts de Paris, de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs. Il étudie pendant un an à l’université des arts de Taiwan et termine sa formation au Fresnoy, le studio national des Arts Contemporains en 2020.
Au fil du temps, la vision du paysage a grandement évolué notamment au regard des nouvelles technologies numériques et c’est par le dessin en réalité virtuelle « In Urbe », qu’Ugo Arsac nous en donne un concret exemple. L’oeuvre, co-produite par Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, est en effet un dessin en 3D des sous-sols de Paris. Un paysage sous-terrain, caché, avec ses « valons », ses « collines », ses « grottes ». Un corps grouillant de vie avec ses propres organes qui n’attendent des spectateurs que d’être explorés.
Yann Bagot
Vit en région de Fontainebleau, Yann Bagot est diplômé en 2008 de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris.
Créer dans le paysage, c’est le credo de l’artiste Yann Bagot. Qu’il dessine à l’encre de Chine la forêt du Hartmannswillerkopf, dans le Haut-Rhin, ou encore les rochers de la Côte de Granit Rose en Côte d’Armor, ses grandes feuilles de papier gardent la trace des éléments, comme la pluie ou le sel marin, comme si le paysage s’invitait littéralement sur le papier. Il est comme un explorateur, en constante recherche de « faire corps avec le lieu », et à vivre l' »intensité de l’instant »
Bastien Faudon
Vit et travaille en Provence, Bastien Faudon est diplômé de l’Ecole supérieure d’Art d’Avignon en 2017.
« Bastien Faudon entretient avec le dessin qu’il utilisecomme médium de prédilection, une relation singulière et multiple. Dessins de chercheurs scientifiques, dessins préparatoires, cartographies destinées au voyage ou à l’exploration prennent part à des dispositifs qui questionnent la nature même des documents et le statut du dessin dans l’espace d’exposition […]. En s’inspirant de la construction des documentaires animaliers qu’il détourne, il fait coexister science et art pour questionner la relation que nous entretenons à l’environnement, passant sans cesse de l’infiniment grand à l’infiniment petit et interroge ainsi la place de l’homme et sa représentation. »
– Stéphane Ibars
Emmanuel Henninger
Vit et travaille à Mulhouse, Emmanuel Henninger est diplômé en 2004 d’un master en Arts Visuels de l’université de Strasbourg et enchaîne avec un master de droit et sciences sociales à l’université de Haute-Alsace de Mulhouse dont il en sort diplômé en 2007.
Pour Emmanuel Henninger, dessiner le paysage relève d’une forme d’engagement. Il présentera un grand polyptyque : le paysage d’une mine de charbon à ciel ouvert située en Allemagne dans lequel il a évidé les éléments construits par l’Homme. Un paysage déshabillé en somme, mis à nu, aux cicatrices béantes.