Anaïs Prouzet traduit dans ses dessins des expériences de vie, et parmi ces expériences, celles qui lui paraissent les plus intenses, celles qui ont à voir avec la mort, le temps, le bonheur, la souffrance… Face à un monde violent, brutal, sauvage et parfois criminel, elle cherche la possibilité de transmettre des sentiments et des émotions « vivantes ». Ce n’est pas une apologie de  la cruauté, mais seulement une représentation de l’énigme qui se place entre les deux grands mystère que sont la vie et la mort. 

Elle saisit ces instants et les figent dans des scènes, dans un dessin ou une peinture réaliste. Son principal défi est de recréer sur la toile, le bois ou le dessin, la force de ces instants vécus. Comme sont représentées les figures sacrées dans les peintures des maîtres anciens, elle s’attache à dessiner ses proches et elle-même de la façon la plus expressive qui soit. Francis Bacon disait que « la force doit être congelée dans le sujet ». Une phrase que l’artiste fait sienne au regard de l’émotion contenues dans ses dessins. 

L’oeuvre d’Anaïs Prouzet agit ainsi comme une catharsis en s’emparant des angoisses de notre époque contemporaine, « en y glissant une lumière si éblouissante qu’elle rend chaque jour qui passe plus facile, plus tendre et incroyablement beau » nous confie l’artiste.